15 Mai 2014
Le piano ivre
Comme un mendiant, j'ai récolté les sourires
dans ma besace de musicien voyageur
mon piano sur le dos, j'ai donné du rêve...
à chaque rencontre, j'ai appris et reçu
J'ai vogué sur l'océan humain, libre et heureux,
attrapé des mains et des regards, volé quelques baisers,
la musique gonflant la voile des désirs,
aucune limite face à mon horizon d'homme.
Je veux saisir l'infini dans mon éphéméride,
qu'importe les dangers, j'ai laissé mes peurs et l'ennui,
en chaque visage je me fond, en chaque paysage,
tout est donné, je suis déjà mort.
Avec le piano ivre, j'ai vu des hommes au regard dur
se liquéfier en sourires, j'ai vu fleurir l'Amour
dans des déserts sans lumière, et couler des larmes de joie
sur des visages pétris de souffrance.
Dans mes silences piqués d'étoiles,
j'ai vu des mers s'ouvrir en deux,
la bêtise plus infranchissable que des montagnes, s'évanouir,
j'ai vu la force brute se dissoudre en main tendue.
Le piano à queue pénétrant l'ignorance,
je ne suis que vent, que n'appréhende pas la méfiance,
les villages d'Afrique, d'Asie ou d'Ailleurs
m'ont donné leur plus grand trésor, l'Accueil.
Marc Vella