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Gilles Rousseau  "la Vie en Soi"

Comment vivre en co-création avec la nature et en harmonie avec tous les êtres humains afin que nos différences deviennent des richesses à partager pour un monde d'Amour et de Tolérance.

… Marinaleda – La Ville des Insoumis …

Au sud de l’Espagne, en Andalousie, il existe une petite municipalité pas comme les autres. Ceinturée de terres agricoles et de champs d’oliviers, depuis plus de 30 ans, elle rame à contre-courant du système capitaliste sauvage qui exacerbe les inégalités sociales pour matérialiser un vieux rêve encore jugé à tort utopique : liberté, égalité et paix pour ses quelques 3000 habitants. Force est d’admettre que la ville de Marinaleda surprend : sans policiers, sans corruption, sans délinquance, sans itinérants, et surtout, sans asservissement aux banques, car comment s’endetter avec un salaire fixe de 1200 euros par mois – peu importe que le citoyen œuvre dans un champ, un bureau ou une usine – quand la plupart des services (santé, éducation, activités culturelles et sportives, et même internet !) sont gratuits ou très peu onéreux ? Le logement ? Pas de place aux spéculations immobilières : chaque famille a droit à une maison bâtie sur le principe de l’auto construction en partenariat avec la ville et le gouvernement andalou et dont le loyer n’est que de 15 euros mensuellement. Qui dit mieux en temps de crise ?

Le jour où les esclaves ont dit « Basta ! »
C’est à la fin de la dictature de Franco, en 1976, que le village prend forme. Il est à l’époque miséreux, dépourvu d’infrastructures routières, électriques et d’aqueducs. Nada. Que des champs à perte de vue, des familles pauvres et des cultivateurs exploités par l’un des plus riches propriétaires d’Espagne, le Duc de l’Infantado. Mais l’esclavage a assez duré. Les journaliers se rebellent, unissent leurs forces, créent un syndicat d’ouvriers agricoles et se lancent dans une longue opération de résistance dont l’objectif ultime est la revendication des terres sur lesquelles ils s’éreintent et s’appauvrissent. Amendes, pressions et répressions ne suffisent pas à étouffer leurs manifestations, occupations, et grèves de la faim. En 1991, ils récoltent enfin ce qu’ils ont semé : l’État leur concède 1250 hectares de terres appartenant au Duc qui les exploitait… Une première historique en Andalousie. Celles-ci deviendront le bien commun de tous les habitants qui s’y installeront pour s’épanouir…

« Nous croyons sincèrement qu’il n’y a pas de futur qui ne soit construit sans le présent »
Juan Manuel Sanchez Gordillo, réélu 8 fois maire de Marinaleda depuis sa première élection en 1979, est l’un des instigateurs de ce vent de changement socio-économique. N’ayant d’autres fondements initiaux que la solidarité et la collectivité, et sans être parfaite, la communauté autogérée s’est depuis considérablement développée, adoptant un système coopératif aussi cohérent qu’efficace, réinvestissant tous les bénéfices en son sein pour créer et répartir équitablement les services et le travail. Toutes les décisions sont prises aux assemblées municipales, où chaque citoyen a droit de parole et donne un vote qui compte vraiment. Les sujets traités sont variés, allant des prochains légumes à cultiver aux questions internationales… Sanchez Gordillo explique leur réussite : « Pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que ce sont nos solutions qui marchent […] Ce qui n’a pas de sens, c’est ce qui se fait ailleurs. Et qu’on ne vienne pas me dire que notre expérience n’est pas transposable : n’importe quelle ville peut faire la même chose si elle le souhaite. »

Pour regarder le reportage de 26 minutes Marinaleda – Les insoumis réalisé par Yannick Bovy en mars 2015 : Voir la vidéo

Patrix pour Merci la Vie !

Source : http://merci-la-vie.com/cat-le-meilleur-dailleurs/

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