- Une des tablettes de Glozel - Google image
«Vous avez là un gisement merveilleux...», dit le Dr Capitan et demande au Dr Morlet un rapport détaillé. Mais au lieu d'envoyer son rapport, le Dr Morlet le publie le 23 septembre 1925 sous le titre «Nouvelle station néolithique».
Il y a eu La Guerre des boutons (roman publié en 1912), maintenant nous allons avoir la guerre des tablettes. En effet, Une violente controverse s’engage avec les préhistoriens professionnels, qui crient à la fraude. Morlet n’y voit que jalousie et mauvaise foi. S’ensuit une série de procès, de pamphlets émaillés de rapports officiels. La France est désormais partagée entre les gloziens et les anti-gloziens! L’enjeu est d’importance car si Glozel est un authentique site préhistorique, alors l’écriture est née en Europe, et non au Proche-Orient, où l’on a découvert quelques années auparavant l’écriture phénicienne dans des sites datant de près de 5.000 ans. Rien ne semble pouvoir mettre d’accord les pro et les anti-gloziens. Et la polémique se perd dans les marécages des affaires non classées. Le dossier est réouvert dans les années soixante-dix, avec l’utilisation de nouvelles méthodes de datation par le carbone 14 et par la thermoluminescence qui permet de déterminer la date de cuisson des poteries. Les résultats sont extraordinaires voir aberrants:
- les ossements ont entre 15.000 et 17.000 ans
- les céramiques ont 5.000 ans
- les tablettes gravées ont 2.500 ans
Bref, un véritable casse-tête. Pour les anti-glozéliens il n’y a plus de doute: ce ramassis d’objets hétérogènes prouve incontestablement que le site est un vrai faux. L’hypothèse émise est qu’un inconnu aurait rassemblé des objets réellement anciens, d’origines diverses, y ajoutant pour le plaisir des gravures de son cru. Mais il en faudrait plus pour décourager les glozéliens: les méthodes de datation ont parlé, les objets sont séculaires, donc le site est authentique. Face à l’apparente réserve des archéologues, la presse d’extrême droite a depuis tenté de relancer l’affaire. Glozel est devenu un argument de poids dans la revendication et la revalorisation d’une préhistoire national - occidentale -, qui aurait vu l’invention de l’écriture. Espérant clore le débat, le ministère de la Culture a fait effectuer de nouvelles fouilles entre 1983 et 1990. Étrangement, les fouilles sont entreprises mais à plusieurs kilomètres du champ des morts, ensuite, aucun résultat n'est publié. Bizarre... vous avez dit bizarre? Comme c'est étrange! Que voudrait-on nous cacher?
Émile Fradin s'est vu proposer des sommes fabuleuses pour ses découvertes mais il n'a rien voulu entendre et n’a cédé aucun objet. Le 16 juin 1990, il reçut même les Palmes Académiques. Finalement, c’est en 1995, grâce à la diffusion d'une émission télévisée, que les résultats des recherches antérieures est enfin publié mais ne révèle rien, si ce n'est ce que l'on savait déjà, qu'il y a une grande inégalité dans l'âge des objets de Glozel. En tout, plus de 3.000 objets ont été retrouvés. Même s'il n'y aurait plus de doute (?) sur l'authenticité du site, Glozel conserve encore et toujours de nombreux mystères. En effet, les datations sont extrêmement disparates et on a du mal à comprendre et à plus forte raison à expliquer la présence sur le même lieu, d'objets âgés de 17.000, de 5.000, de 2.500, de 1.500 ans, mais aussi provenant du moyen âge! Une autre énigme sans réponse est celle de l'écriture que l'on retrouve sur des os gravés de 17.000 ans et à ce jour, toujours non déchiffrée...
Glozel serait-il un ancien lieu de culte magique? Par quel enchantement retrouve-t-on des objets de diverses provenances en un lieu unique? Un jour peut-être...